Veuillez suivre la coquille XII

15.10.2021

Les premiers kilomètres de la journée suivaient un fleuve. Je n’ai croisé personne sur ce bout plutôt idyllique, sûrement dû au froid du matin. Après avoir laissé derrière moi cette première partie de l'étape, le chemin m’a mené à travers des petits endroits et des fermes avec de grands champs.

Malheureusement cette belle étape était majoritairement constituée d’asphalte. De plus, la route traversait des collines, ce qui impliqueait évidemment des montées considérables. Dans ces circonstances, je perdais beaucoup d’énergie. Je faisais beaucoup de pauses et le chocolat ainsi que mon livre audio m’ont aidé à garder le moral.

En fin d’après-midi j’ai enfin pu quitter l’asphalte. Tout à coup je me baladais sur une petite ruelle pavée qui longeait des champs où se reposaient des ânes. J’avais l’impression d’avoir fait un voyage dans le temps, de me balader dans l’empire romain d’il y a fort longtemps. Au bout d’un moment, j'ai aperçu pour la première fois Santillana del Mar, un des endroits les plus magnifiques que j’ai vus dans ma vie. Des petites ruelles constituaient un petit labyrinthe où l’on pouvait trouver des restaurants et des petites boutiques artisanales. L’absence de voitures ne faisait que souligner le charme de l'endroit.

Mon logement pour la nuit se trouvait juste à l’entrée de la petite ville. L’Ospedale Octavio était un tout petit hôtel, construit dans une ancienne maison de maître. Ma chambre était magnifique. Un immense lit, des poutres apparentes au plafond et une vue imprenable sur l’église du coin valait vraiment le prix de la chambre. Après la douche je me suis couché pour une des meilleures siestes de ma vie.

Une fois reposé je me suis lancé dans l’exploration de Santillana del Mar. J’avais prévu d’aller souper dans un restaurant. Une fois de plus j’avais oublié que mon timing de petit suisse ne correspondait pas du tout à celui des espagnols. Tous les établissements n’ouvraient qu’à huit heures du soir. Je suis donc retourné dans ma chambre après avoir fait un petit tour du noyau de la ville.

L’Heure du souper espagnol arrivé, je me suis relancé à la recherche d’un restaurant. J’ai fini par choisir en choisir qui était spécialisé dans les burgers. Assis à une table, je lisais en attendant ma commande. Un immense burger et un demi-litre de cidre naturel ont fini par prendre toute la place sur ma petite table. J’ai savouré comme il se doit mon repas, dans cette atmosphère vraiment agréable qu’il y avait dans le restaurant.

Je dois quand même avouer une chose. Le cidre m’a pris par surprise. En quittant le restaurant j’étais un peu plus que pompet. Pour décrire mon état lors de mon retour à l’hôtel, le plus simple est de dire que je n’ai pas réussi à monter en silence à mon étage en arrivant. Satisfait de ma journée et surtout de ma soirée, je me suis effondré dans le lit qui m’attendait à bras ouvert.