Veuillez suivre la coquille XI

14.10.2021

Le déjeuner se déroula autour de la même table que le souper le jour précédent. Grâce aux conseils et à la carte que Ernesto m’a donnée, j'étais prêt pour le trajet de la matinée.

Après trois kilomètres sur de l’asphalte, j’entame le plus beau bout de cette étape. Perché cinquante mètres au-dessous de la mer, je me baladais le long de la côte. Le livre audio dans mes oreilles et le temps plus qu’agréable ont fait de cette partie une des plus mémorables de mon voyage. Accompagné par Konrad Lang, un des premiers personnages de Martin Suter, je savourais la vue.

J’ai suivi les falaises jusqu’à Somo. Juste avant d’arriver dans la petite ville, le chemin est redescendu au niveau de la mer pour suivre une plage. Avec une bonne humeur débordante, je m'arrêtais tous les quelques mètres pour ramasser des coquillages. Je me suis faufilé à travers les surfers et promeneurs, pour finalement arriver au port de Somo. Un Ferry allait m’amener jusqu’à Santander, la capitale de la Cantabrie.

Vers midi je me suis retrouvé dans cette immense ville, où j’ai d'abord brièvement perdu mon chemin. En général, on se perds plus vite dans les parties urbaines du camino que lorsque qu’on traverse des forêts ou longe la mer. J’ai donc décidé de faire une Pause avant de me perdre encore plus. Dans un petit supermarché je me suis acheté un repas de midi et j'en ai profité pour remplir mes réserves par la même occasion. Après m’être posé sur un banc, je me suis mis à réfléchir à ce que je voulais faire. Si je décidais de rester à Santander pour la nuit, le jour suivant s’annonce plutôt rude. une étape de plus 35 kilomètres, non merci. C’est pour cela que je me suis mis à appeler différents hôtels, qui se trouvaient pas trop loin de Santander. Après plusieurs tentatives non concluantes, je réserve une chambre dans un hôtel à Santa Cruz de Bezama, un petit endroit à huit kilomètres de Santander.

Au bout de quelques minutes et plusieurs indications de locaux, j’ai fini par retrouver les coquilles, qui dans les villes se trouvaient majoritairement au sol. Une fois Santander derrière moi, j’ai traversé un quartier après l’autre en empruntant des trottoirs. Rien de bien palpitant.

Pour atteindre mon hôtel, j’ai dû dévier du chemin sur un kilomètre. Il se trouvait à côté d’une route principale, collé à un rond-point. Avec la clé de ma chambre récupérée à la réception, j'ai pris l’ascenseur pour le deuxième étage. Je suis presque sûr que j’étais le seul client ce soir là. Lorsque j’ai commandé une pizza au room service, le réceptionniste avait l’air tout content d’avoir quelque chose à faire, ce qui renforce mon idée que j’ai bien été tout seul dans l’hôtel.

Fatigué, j’ai mangé dans le lit et j’ai savouré le silence. Ensuite j’ai profité pleinement de la baignoire dans la salle de bain. L’eau chaude calma mes genoux et mes pieds et la chaleur m’accompagna jusqu’au lit.